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Jour 2 à Heavy Montreal : Faith No More et Iggy Pop (PHOTOS)

Jour 2 à Heavy Montreal : Faith No More et Iggy Pop (PHOTOS)
David Kirouac

Bien qu’Iggy Pop soit une énorme figure dans le monde de la musique, c’est Faith No More qui était la grosse tête d’affiche, samedi soir, au festival Heavy Montréal. Retour sur les deux performances qui ont clôt la seconde soirée de l’événement.

Sol Invictus, la renaissance

Avant de laisser paraître l’album Sol Invictus en mai, Faith No More n’avait pas créé de nouveau matériel depuis 18 ans. Pour un groupe de musique, c’est une éternité. Il faut dire que les membres se sont séparés en 1998 avant de faire renaître leur formation de ses cendres en 2009. Le groupe au genre musical très éclaté (rock, metal, punk, funk, rap) a depuis donné passablement de spectacles. Faith No More est d’ailleurs en tournée entre les mois de juillet et septembre.

Certes, ils n’ont plus vingt ans. Et que le chanteur ne court plus sur scène comme un fou furieux. Or, les gars de Faith No More disposent toujours d’une grande dose d’énergie afin d’offrir un concert à la hauteur des attentes dans un tel festival. Très dynamique sur les planches samedi soir, Mike Patton a fait ce qu’il fallait pour brasser la cage des métalleux, quelque peu endormis par la bière et/ou par d’autres substances… La journée est longue dans ce genre de festival !

Patton a ouvert le bal avec Motherfucker, un morceau issu du plus récent album. Évidemment, les spectateurs ne pouvaient pas exploser de joie à la suite d’une pièce encore toute fraiche. Mais bon, l’entrée en matière a néanmoins été réussie. La bête se réveillait tranquillement. Ce qui attirait alors l’attention, à vrai dire, était la mise en scène : immense rideau blanc derrière les musiciens ; vêtements blancs ; clavier blanc et bacs à fleurs un peu partout… un décor original qui contraste énormément avec la musique somme toute assez sombre de Faith No More.

Le plongeon

À la chanson From Out of Nowhere (du célébré opus The Real Thing, sorti en 1989 / troisième album de Faith No More, mais premier disque avec Mike Patton au chant), les gens se sont vraiment réveillés. La première bombe était tombée sur le site. Déjà, on pouvait constater que Patton n’a rien perdu de son impressionnant registre vocal. Quelle voix élastique ! Il peut passer d’un timbre très grave (à la limite du gutturale) à des interprétations nasillardes et assez aiguës.

Sont passées les chansons Caffeine et Evidence (cette dernière fut peut-être un peu moins réussie) avant d’arriver à une autre très populaire pièce qui a marqué la carrière du band : Epic (un autre monument du disque The Real Thing) a définitivement produit une onde de choc dans cette foule de plusieurs milliers de festivaliers. Interprétation pas mal plus agressive que la chanson originale, mais le groove très accrocheur de la basse est demeurée intacte. Bien entendu, on a aussi eu droit à cette jolie mélodie au clavier. Réussi.

« Monrrrrrréal, do you really like heavy metal or this festival is overrated ? », s’est alors amusé a demandé Patton à l’audience. La réponse a été assez convaincante… Surtout près de la scène. Car même si l’événement est consacré à un genre musical généralement très musclé, les participants étaient étonnamment paisibles et relaxes sur le site, samedi soir. Tant mieux, ils ne semblaient pas bouder leur plaisir pour autant. Du moins, pour la majorité. Car certains amateurs de musique dure, bras croisés, paraissaient en mode analyse… Du genre « j’aime ou j’aime pas ce que je vois et j’entends ? »

Boum ! La très vivante et metal Midlife Crisis (de l’autre gros album du groupe, Angel Dust, sorti en 1992) est arrivée avec son refrain accrocheur. Il ne faudrait pas oublier ce court passage dans lequel le chanteur a proposé certaines paroles de la pièce The Power of Love, de Céline Dion. Rigolo.

C’est toutefois à The Gentle Art of Making Enemies (paru sur l’album King for a Day… Fool for a Lifetime, en 1995) qu’on a pu vraiment confirmer que la bande de Patton sait encore livrer du pesant. Bonne dose d’agressivité. Juste après, Easy (une reprise du morceau soul-funk des Commodores) a détendu l’atmosphère… Charme viril, disons.

Un peu plus tard, le groupe a proposé certaines pièces de Sol Invictus, dont Separation Anxiety (avec quelques bons cris qui peuvent en effet illustrer l’anxiété, voire l’aliénation !), Matador (Patton a livré cette chanson en position assise, tel un maître yoga) et Superhero. Celle-ci s’est avérée une autre performance assez rageuse. Dès les dernières notes, Patton a fini la chanson dans l’audience. Un plongeon de quelques mètres, quand même.

Sur une affiche promotionnelle de l’Album Sol Invictus, le claviériste Roddy Bottom tient en laisse une bête étrange habillée de cuir. L’animal est tranquille, mais pour combien de temps ? Tous les membres du groupe sont chiquement vêtus, un verre de vin mousseux à la main. Contrastes, ironie et énergie sauvage sont des thèmes prédominants. Cette image illustre bien le concert de Faith No More…

« I’m Iggy », l’autre bête

Surnommé L’iguane ou encore The Godfather of Punk, Iggy Pop s’est construit une solide réputation dans les années 70 avec The Stooges, considéré comme un groupe précurseur du mouvement punk. L’artiste de 68 ans, véritable personnage de foire (en raison de sa carrière sulfureuse), a créé d’immenses chansons rock. Mentionnons à cet égard The Passenger, qu’il a livré avec justesse lors de son concert. Même constat pour la très accrocheuse Lust For Life (fin des années 1970), qu’il a coécrite en collaboration avec David Bowie. Cette dernière fut d’ailleurs l’un des moments forts du spectacle, samedi soir.

Certes, la légende (comme toujours) a été excessive. Iggy Pop a craché, bavé et envoyé un nombre impressionnant de « fuck » durant sa performance. Vêtu d’une veste de cuir au début de la première chanson No Fun, l’Américain n’a pas attendu la fin de la chanson avant de finalement se balader torse nu pour le reste du concert. Un classique. Et quel torse ! Archi mince, l’homme a la peau fatiguée et tombante. Une image-choc.

Peu importe, rien ne l’arrête ce Iggy Pop. Certes, il avait ce regard absent, voire effaré, celui d’un être vivant quasi fantomatique (qui danse encore bien, mais de manière tellement désarticulée). Oui, il a fait peur à certains spectateurs. Il en a aussi étonné plus d’un.

Car, Iggy Pop est une machine. Un monument de la musique. Et pour son âge, il s’en sort quand même foutrement bien si on arrive à mettre de côté les clichés, la démesure (oui, il a encore défait sa ceinture et descendu la fermeture Éclair, sans aller plus loin heureusement !) et les traces visibles d’un naufrage annoncé, il y a déjà plusieurs années. Explosif, fou, passionné, énergique, Iggy Pop a offert un concert très respectable. Et que dire de ses excellents musiciens qui l’accompagnaient sur la scène Heavy ? Du solide.

Voici la liste des chansons offertes par Iggy Pop :

1.No Fun (The Stooges)

2.I Wanna Be Your Dog (The Stooges)

3.The Passenger

4.Lust for Life

5.Skull Ring

6.Sixteen

7.Five Foot One

8.1969 (The Stooges)

9.Sister Midnight

10.Real Wild Child (de Johnny O’Keefe & The Dee Jays)

11.Nightclubbing (géniale)

12.Some Weird Sin

13.Mass Production

Rappel :

14.I’m Bored

15.Funtime

16.Meighborhood Threat

17.Down on the Street (The Stooges)

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