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Jean Coutu se dit ouvert à la vente de marijuana, mais ne fera pas de lobbying

Jean Coutu se dit ouvert à la vente de marijuana
Marijuana spills out of a pill bottle.
Eyeconic Images via Getty Images
Marijuana spills out of a pill bottle.

VARENNES, Qc - Le grand patron du Groupe Jean Coutu s'est dit ouvert à la vente de marijuana thérapeutique, mardi, mais il n'ira pas jusqu'à faire du lobbying auprès du gouvernement fédéral pour pouvoir le faire.

"Nous n'allons pas participer activement à cela", a affirmé François Coutu à la suite de l'assemblée annuelle des actionnaires de la chaîne de pharmacies, qui se déroulait à son nouveau siège social de Varennes.

M. Coutu ne sait pas à quel point la vente de marijuana thérapeutique serait rentable pour sa chaîne, qui compte 417 magasins au Québec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick.

"Je ne me suis pas concentré sur cette question parce que cela ne se produira pas avant longtemps", a-t-il dit. "Il y a beaucoup de points d'interrogation et peu de réponses pour l'instant."

La position de M. Coutu dans ce dossier se distingue de celle de ses rivales, incluant Shoppers Drug Mart (TSX:L) - la plus grande chaîne de pharmacie au Canada, exploitée sous la bannière Pharmaprix au Québec - qui est prête à lutter pour pouvoir vendre de la marijuana thérapeutique.

Le gouvernement fédéral s'est engagé à légaliser et à réglementer l'utilisation de la marijuana, notamment à des fins récréatives. Il a mis sur pied, la semaine dernière, un groupe de réflexion qui étudiera la façon de s'y prendre pour y parvenir. M. Coutu a dit qu'il s'opposait à la vente de marijuana récréative dans les pharmacies.

En vertu des règles de Santé Canada, les patients qui utilisent de la marijuana thérapeutique ne peuvent s'en procurer auprès de producteurs autorisés et ne peuvent pas la cultiver eux-mêmes, ce qu'ils pouvaient faire avant 2013.

Mais en février, une cour de la Colombie-Britannique a invalidé cette loi, statuant que le fait que les patients soient forcés à acheter leur cannabis par la poste auprès d'un producteur autorisé était une violation "arbitraire et excessive" de leurs droits protégés par la Charte.

L'Association des pharmaciens du Canada a pour sa part indiqué qu'elle s'inquiéterait du manque de supervision clinique si jamais les pharmacies ne jouaient pas un rôle clé dans la fourniture de marijuana.

Aux yeux de la directrice générale du regroupement Physicians for a Smoke-Free Canada, Cynthia Callard, il y aurait une certaine logique dans le fait de permettre aux pharmacies de vendre du cannabis thérapeutique. Les pharmaciens sont guidés par des normes professionnelles et sont capables d'être responsables dans la distribution de marijuana.

"Mieux vaut une pharmacie que n'importe quel Joe Bleau au coin de la rue", a-t-elle noté.

"Il y a beaucoup de théories folles en circulation qui veulent que certaines sortes de marijuana soient meilleures pour différentes maladies et il existe un risque réel de voir certaines personnes se causer du mal en ayant recours à des traitements sans fondement."

Avant de tenir l'assemblée générale de ses actionnaires, le Groupe Jean Coutu (TSX:PJC) a dévoilé ses résultats financiers pour le plus récent trimestre. Le détaillant a affiché un bénéfice de 49 millions $, soit 27 cents par action, pour son premier trimestre, en baisse par rapport à celui de 50,6 millions $, ou 27 cents par action, de la même période l'an dernier.

Ses revenus ont progressé de 1,6 pour cent pour s'établir à 723,6 millions $.

Voir aussi:

Marijuana Legalization Celebration

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